Церемонія чи ритуал?

Abstract

Les notions de «rite» et de «cérémonie» ont dans les cultures européennes une longue histoire. Elles gardent aujourd’hui la mémoire des discussions théologiques et philosophiques qui les ont précisées. L’auteur retrace cette histoire depuis les sources indoVeuropéennes jusqu’aux débats contemporains. Il distingue ainsi le «rite», qui est une pratique codifiée, et le «rituel», qui est le produit de la codification des rites; la «cérémonie», qui est la forme extérieure codifiée et souvent solennelle donnée au rite, et le «cérémonial», produit de la codification des pratiques cérémonielles. La tradition sociologique illustrée par Durkheim et LéviVStrauss confond «rite» et «cérémonie» parce qu’elle ne retient du rite que la forme cérémonielle et rejette la pensée vivante du côté du mythe. Valide peutVêtre pour les sociétés primitives, cette thèse ne l’est pas pour les sociétés historiques. Il y a parfois dans ces dernières sociétés plus de pensée articulée par le rite qu’il ne s’en exprime par le discours. C’est le cas en particulier des nouvelles pratiques tendant à célébrer le décès par sida. La forme cérémonielle donnée à ces pratiques vise à contrôler la gestuelle et l’émotion. Leur ritualisation tend à articuler une pensée appliquée à la mort et au mort par une narrativisation de l’existence.

The notions of «rite» and «ceremony» have a long history in European cultures. They keep the memory of the theological or philosophical discussions which have defined them. The author retraces this history, from indoVeuropean sources to contemporanеous debates. He differentiates the «rite», which is a codified practice, from the «ritual» which is the product of codified ceremonial practices. The sociological tradition as illustrated by Durkheim and LeviVStrauss assimilates «rite» and «ceremony», because it only retains the ceremonial form of rite and attributes the living thought to myth. These may be valid for primitive societies, but not for historical societies. Sometimes in the movements rites articulated thеm. This is, in particular, the case of the new practices developed in order to celebrate the death from AIDS. The ceremonial form given to these practices aims at controlling gestures and emotions. Their performance aims at articulating thoughts refering to death and to the dead through the narrativization of life.